- ferté
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I.⇒FERTE1, subst. fém.Région. (Ouest) et vieilli. Longue perche utilisée pour franchir des fossés. Les compagnons de Jean Chouan le sautaient [le chemin creux] allègrement à la perche — la ferte — tandis que les soldats « bleus » s'engluaient dans sa boue tenace (MEYNIER, Paysages agraires, 1958, p. 27).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1874 (HUGO, Quatre-vingt-treize, p. 71). Frette, ferte, mot répandu dans les dial. de l'Ouest (FEW t. 3, p. 754a, s.v. frangere) au sens de « baguette, bâton ». À rapprocher de l'a. fr. fraite, vén. « brisée pendante » (2e moitié XIIIe s., Chace dou cerf, 299 ds T.-L.), m. fr. frete « espèce de flèche » (2e moitié du XIVe s. ds GDF.), du lat. fracta, part. passé fém. subst. de frangere « briser, mettre en pièces ». Cf. lat. médiév. fractae « sortes de pieux ou de poutres » (1207 ds DU CANGE).
II.⇒FERTE2, subst. fém.Arg. (des forains). Bonne ferte. Bonne aventure. La vieille Sarah qui disait la bonne ferte le répétait souvent : il y a des années où les astres se rencontrent mal (VIALAR, Zingari, 1959, p. 269).Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1887 (A. COFFIGNON, Le pavé parisien ds LARCH. Suppl. 1889, p. 32 : sous prétexte de lui dire la bonne ferte). Orig. obsc. Prob. déformation de forte, abrév. de fortanche (1866 ds ESN.) forme altérée de fortune (d'apr. LARCH., loc. cit.), peut-être sous l'infl. de l'arg. ferte « paille » (ca 1850 d'apr. ESN., s.v. fretille). Cf. NOUGUIER, Notes manuscr. dict. Delesalle, p. 117, pour qui le sens original de bonne ferte serait « bonne paille » que l'on tire à la courte paille.
1. ferte [fɛʀt] n. f.ÉTYM. 1874, in Hugo, Quatre-vingt-treize; mot régional, var. frette, cf. anc. franç. fraite « branche brisée », lat. fracta, de frangere.❖
Encyclopédie Universelle. 2012.